Valéry MADIANGA, expert en gouvernance et en finances publiques du Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL), a formé une trentaine d’acteurs de la Commune rurale de Djuma, située dans la province du Kwilu. Dans son exposé, ce dernier a parlé du Budget Participatif (BP) pendant une formation organisée du 23 au 25 septembre 2024, par la commission diocésaine justice et paix de Kikwit.
Parmi les bénéficiaires, on note les acteurs de la société civile, quelques autorités locales ainsi que les membres du secteur privé. L’objectif étant de rendre les participants capables d’élaborer leur budget selon une approche participative et de suivre son exécution en vue de promouvoir la voix du citoyen, la bonne gouvernance et le développement socio-économique grâce à la mise en place d’un Plan de Développement Local (PDL).
Budget participatif, qu’est-ce ?
S’articulant autour de deux concepts clés : le « budget » et « la participation », le Budget Participatif est un processus par lequel les communautés participent au débat sur les politiques publiques et décident des ressources publiques disponibles ou alors sont associées aux décisions relatives à leur affectation et en assurent le suivi. C’est une technique de gestion communale associant la population dans la budgétisation et le choix des projets prioritaires et cela permet aux autorités locales de prendre en compte les besoins réels de la population afin de les intégrer dans le budget communal. C’est surtout « un dispositif de valorisation de la parole du citoyen et de responsabilisation des habitants pour un meilleur développement local », a insisté le coordonnateur national du CREFDL.
En effet le BP obéit à six principes directeurs à savoir : la participation, la transparence, l’efficacité, l’inclusion, la solidarité et enfin la transversalité et comprend deux phases dont l’élaboration ou programmation qui va de l’idée de projet au vote du budget ainsi que l’exécution et le suivi-évaluation qui va du vote à l’évaluation des résultats. Un vote qui est fait par le conseil local.
Pour l’expert en gouvernance, cette nouvelle approche budgétaire permet aux citoyens de passer du statut de simples observateurs à celui d’acteurs de l’administration publique. Pour ce faire, il a souligné l’importance d’une bonne collaboration entre toutes les parties prenantes.
Au terme de cette formation tous les organes du budget participatif ont été installés. Il s’agit entre autres du Conseil communal du Budget Participatif, les délégués ont été désignés, les structures citoyennes de contrôle ont été aussi mises en place.
Il faut retenir que la Commune rurale de Djuma ne dispose pas de ressources financières pour son développement. En 2023 par exemple, sa décision budgétaire a été chiffrée à hauteur de 37.149 USD, une quotité de 5.000 USD est affectée aux investissements publics. La rétrocession de 40% n’arrive pas et l’administrateur du Territoire de Bulungu s'immisce dans la perception des recettes publiques. Le Budget Participatif a été accueilli avec satisfaction par les leaders communautaires, une manière de démocratiser la gouvernance dans cette entité.
Christelle Nsimba
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