Le Coordonnateur National du Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL), Valéry Madianga a présenté le rôle des Organisations de la société civile et des médias pour la promotion de la lutte anti-corruption dans le secteur judiciaire, lors de l’atelier sur la lutte contre la corruption dans le secteur judiciaire, organisé par le Centre National de Coopération au Développement (CNCD-11.11.11) , lundi 15 juillet 2024. Ce dernier a également présenté des pistes de solution pour une meilleure lutte contre la corruption en RDC.
Dans son exposé intitulé « Médias, OSC, lanceurs d’alerte, Observateurs de la lutte contre la corruption ? », Valéry Madianga a montré l’importance des mouvements sociaux dans la lutte contre la corruption en RDC. Il a ensuite présenté la base juridique sur laquelle repose le contrôle citoyen et les stratégies d’influence citoyenne. Pour lui, la société civile doit accompagner le secteur judiciaire et contribuer à la lutte contre la corruption car le citoyen joue un rôle crucial dans la mesure où il peut influencer positivement l’élaboration des politiques, l’affectation des ressources, l’utilisation des deniers publics, l’accès aux biens et services publics, pousser les acteurs à la transparence et à la redevabilité.
S’agissant du rôle des médias, pour CREFDL, la presse a une responsabilité énorme et doit accompagner les actions des lanceurs d’alerte et des OSC puisqu’ils remplissent quatre fonctions essentielles : Dévoiler les crimes économiques et financiers; Exposer les mécanismes et la chaîne de complicité qui les entretiennent à l’intérieur des institutions de l’Etat et du Gouvernement; Diffuser les résultats obtenus auprès du grand public et mettre en exergue les experts et les sources ouvertes qui ont facilité les investigations et enfin Sécuriser les sources. « Le plus important c’est de sécuriser la source », a-t-il confié car le travail de lutte contre la corruption n’est pas sans risque tant pour les médias que pour les auteurs des investigations.
Le Coordonnateur du CREFDL a clôturé son exposé en énumérant quelques défis à relever pour parvenir réellement à lutter contre la corruption qui ronge la société congolaise à savoir : la collaboration entre la société civile, les lanceurs d’alerte, les médias et les instances judiciaires, la création des chambres spécialisées anti-corruption au sein des juridictions auxiliaires, la collaboration entre les organes supérieurs de contrôle et les parquets, la mise en place d’un cadre de concertation entre les organes de contrôle étatique, les parquets, la société civile, les médias et les lanceurs d’alerte, le vote de la loi portant accès à l’information publique, la dépolitisation des enquêtes judiciaires, la formation des magistrats (OPJ, etc.) ainsi que l’activation des mécanismes de protection des défenseurs des droits de l’homme et des lanceurs d’alerte. A en croire Valéry Madianga, il est urgent que des réformes soient menées dans le secteur de la justice puisque « le succès ou l’échec de la lutte contre la corruption dépend en grande partie de l’indépendance, de l’intégrité et de la responsabilité du pouvoir judiciaire et du respect de l’État de droit », a-t-il souligné.
Christelle Nsimba
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