Lutte contre la corruption en RDC : Le CNPAV appelle à des réformes urgentes pour renforcer la transparence des recettes judiciaires

Lutte contre la corruption en RDC : Le CNPAV appelle à des réformes urgentes pour renforcer la transparence des recettes judiciaires

La Coalition le Congo N'est Pas A Vendre (CNPAV) a formulé des recommandations pour améliorer la gestion des recettes publiques au sein des cours, Tribunaux et Parquets en République Démocratique du Congo. Cette proposition a été présentée lors d'une conférence de presse axée sur la vulgarisation des récentes conclusions de l’audit de la Cour des Comptes, révélant des irrégularités dans la perception des recettes du secteur judiciaire, le jeudi 27 juin 2024 à Kinshasa.

“Au total, les pertes enregistrées suite à la défaillance du système de collecte des recettes s'élèvent à plus de 8,8 millions de dollars américains», a déclaré Valéry MADIANGA,  Coordinateur du Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL), membre du CNPAV. D'après la même source, ce manque intervient suite à l'enrôlement de dossiers sans paiement des frais de consignation, de la dissimulation de recettes encaissées, et de la minoration des montants perçus. « De plus, la non-tenue de la comptabilité publique des recettes constatées dans certaines entités étatiques rend difficile le rapprochement des données », a-t-il poursuivi.

Face à ces constats préoccupants, CNPAV appelle à des mesures correctives urgentes et invite le Ministre de la Justice et celui de la Fonction Publique à activer les mécanismes de sanctions administratives conformément à la loi. La Cour des Comptes, quant à elle, devrait étendre ses investigations à l'ensemble du pays afin d'identifier les dysfonctionnements et saisir les instances judiciaires pour que les fonds détournés soient restitués au trésor public. CNPAV invite donc le ministère des finances à faire la lumière sur les 84,5 millions de dollars non recouvrés par la Police Nationale Congolaise, les cours, tribunaux et parquets entre 2019 et 2022.

Il sied de noter qu’au-delà des actions ciblées, ces révélations appellent à un débat public approfondi sur la mobilisation des recettes du secteur de la justice en RDC. Les citoyens doivent s'approprier du sujet et exiger des comptes. Car, la transparence et la redevabilité sont essentielles pour restaurer la confiance dans les institutions et lutter efficacement contre la corruption.

 

Christelle Nsimba